Posté le jeudi 3 juin 2010 à 17 h 44 min
Auteur : admin
Il y a encore quelques années, Man utd était côté en bourse avec des supporters pouvant être actionnaires, puis le club a été racheté par la famille Glazer. Depuis le début de l’année, un groupe de riches supporteurs ambitionne de reprendre la main sur le club. Derrière cette partie d’échec, se pose la question de l’appartenance. A qui appartient un club de football ? est-ce un produit commercial comme les autres ?
De toute évidence, le divorce se creuse entre propriétaires de club de football et supporters. De ce point de vue le modèle espagnole où les supporters participent à la gouvernance du club est la voie de la conciliation.
Vous l’avez certainement remarqué. Des écharpes jaunes et vertes au couleur du Newton FC, club dont est issu Man Utd ont fleuri à Old Trafford cette saison. Le match contre Milan vit même David Beckham se saisir d’une écharpe et quitter le stade avec autour du coup. Au dernier match, des drapeaux hostiles aux Glazer sont apparus surprenant la vigilance des stewards.
Il faut dire que depuis l’OPA des Glazer, un groupe de supporters, anciens petits actionnaires ont fondé MUST (Manchester United supporters Trust) dont l’ambition est de créer les conditions du rachat du club. Ambition idéaliste et un peu folle au début mais pertinente sachant que Glazer s’est fortement endetté et avec lui, le club pour réussir son OPA.
Cinq ans après, les faits commencent à donner raison à MUST. Glazer malgré les succès de Man Utd grâce au coaching de Ferguson ne parvient pas à réduire sa dette. Pire, elle s’accroît dans le contexte économique que l’on connaît.
A côté depuis le début de l’année, MUST a annoncé qu’il avait trouvé les appuis financiers pour faire une offre d’achat. Se faisant appeler « the red knights », les chevaliers rouges, leur projet est de mettre en place d' »une nouvelle forme d’actionnariat » qui « viserait à mettre les supporteurs au cœur » du dispositif. Ce groupe serait prêt à mettre sur la table 1milliard 200 livres.
Problème, la famille Glazer vient de réagir en insistant sur le fait que « Manchester United n’est tout simplement pas à vendre », mais les signes sont manifestes pour faire rentrer de l’argent avec des projets de mise en leasing du centre d’entraînement de Carrington ou encore l’augmentation des inscriptions à One United en plus de l’augmentation prévisibles des abonnements et du prix de la place à l’unité.
Pourtant, la dette abyssales de 700 millions d’euros qui est au dessus de la dette de Glazer et son désamour des supporters qui l’oblige à la discrétion à Old Trafford contrairement à Abramovitch chez les blues, pourrait le faire fléchir malgré leur récent refus d’une offre d’un homme d’affaire du Moyen Orient.
Wait and see disent les anglais.
Ce conflit entre supporters et propriétaire de club n’est pas unique. Les supportes de Liverpool le découvre, leur club étant à vendre comme une vulgaire marchandise. En France, le conflit est latent au PSG.
Reste à regarder du côté espagnol. Quelques clubs dont FC Barcelone et Real de Madrid n’ont pas le statut de société anonyme mais sont cogérés avec les supporters.
L’avenir du football reste entre les mains des supporters car sans eux, plus d’ambiance et de « folklore » comme le recherchent les médias. Quelle TV voudrez retransmettre des matchs à huit clos ?
Pour Man Utd, l’avenir est donc en suspend. Tant que Ferguson manage le club et le maintient au sommet, le statut quo peut durer mais l’annonce de son départ (qui viendra bien un jour, hélas) et sa succession qui sera très difficile pourrait se révéler un moment crucial dans la vie du club.
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