Bolton vs Manchester United : L’Analyse

Posté le lundi 27 septembre 2010 à 10 h 11 min

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On a l’impression d’avoir vu ce match des dizaines de fois. Mais les leçons ne sont toujours pas tirées et ceci risque encore de se reproduire. Man United manque encore une occasion de se rapprocher de la tête et de se faire pardonner les derniers matchs à l’extérieur.

Inquiétant ?

Une semaine après avoir battu sur le fil Liverpool, Manchester United avait l’occasion de se rapprocher un peu plus de la tête du championnat et de profiter ainsi des défaites de Chelsea et d’Arsenal la veille. Bolton était un réel test pour United, une équipe dont il fallait se méfier. Une équipe rugueuse qui allait pilonner notre défense, si fébrile depuis le début de l’année, avec une défense athlétique et un milieu travailleur. Tout ce qui nous a fait défaut hier donc.

Surprise déjà au coup d’envoi du match, Ferguson aligne exactement le même 11 de départ que face à Liverpool, avec Rooney et Berbatov en pointe, Nani et Giggs en animateur sur les côtés, Fletcher et Scholes à la baguette, et le back four composé de O’Shea, Vidic, Evans et Evra protégeant l’indéboulonnable Van Der Sar. Ferguson a du comprendre que la clé de la réussite statuait dans la stabilité de l’effectif. Sauf que stabilité doit rimer avec efficacité, et sur ce que nous voyons depuis le début de la saison, et surtout à l’extérieur, nous avons du mal à trouver une stabilité défensive. A quoi est-ce du ? Les deux derniers matchs de United contre Liverpool et bien sur Bolton en atteste, les défaillances individuelles en sont la cause, mais c’est bien sur le bloc défensif qui en est la principale.

Défense à revoir

La défense est notre principal souci du moment. On peut se mettre à pleurer et parler  pendant des heures de la forme relative de Rooney, de savoir si l’on devrait jouer en 4-5-1 avec seul Berbatov en pointe, de faire jouer Owen (qui à été décisif à son entrée) ou Macheda (très remuant) à la place de Wayne dans un 4-4-2, mais les débats doivent être axés sur la défense, ou plutôt le bloc défensif. Ce bloc défensif, si cher à Carlos Queiroz, adepte des coulissements et des replacements…. Un bloc qui a fait la force de United ces dernières années. Quand United n’encaisse pas de but, United gagne. Notre force de frappe est telle que nous pourrons toujours gagner un match tant que nous n’en prenons pas un.

L’essence même de notre jeu est pour le moment faussée. Résumons un peu le jeu de Manchester United. C’est simple. United joue en 4-4-2 avec une ligne de 4 joueurs laissant peu d’espaces entre elle et son gardien. Nous défendons habituellement bas pour pouvoir trouver les espaces entre les lignes des milieux adverses et leur défense. Avec des passeurs comme Giggs et Scholes et des dynamiteurs comme Berbatov, Nani et Rooney, les attaques rapides et décalages font notre force. Mais tout ceci ne dépend que d’une chose… La performance de notre défense. On a cette image de United qui est une équipe qui joue pour l’attaque, mais notre défense devrait nous le permettre.

Cette saison c’est tout le contraire. Les défaillances individuelles du bloc défensif nous coutent des points. Le replacement est mal articulé. Rooney placé en 9,5 derrière Berbatov en pointe ne fait pas le quart du replacement et du pressing escompté. Comparé au pressing qu’Elmander et Davies hier, on aurait presque honte. Et c’est de la que par le premier décalage, nous laissons trop facilement passer les premières balles. Fletcher étant bien moins bien que l’an passé, il manque une certaine puissance et activité au milieu que ni Scholes, ni Giggs et encore moins Nani ne peuvent apporter. Un joueur de l’intelligence de Michael Carrick pourrait nous faire du bien en ce moment pour compenser les erreurs défensives. Les défaillances individuelles nous coutent des buts. O’Shea se faisant mystifier par le crocher de vagabond de Petrov avant que le tir de ce dernier soit dévié par Fletcher. Encore un but facile à éviter. Tout ceci par d’un corner mal frappé par Nani…. Evra, visiblement touché par le syndrome du bus de la honte n’est plus aussi fringuant que l’an passé, Evans est une horreur défensive quand à O’Shea…. Il est souvent le bouc émissaire de l’équipe, nous l’aimons, mais bon s’il défend correctement sur son aile, son apport offensif et sa relance sont digne de Pascal Cygan.

Bien attaquer, c’est d’abord savoir défendre

L’avantage de ce genre de match est qu’il nous prouve à quel point nous sommes dépendants de certains facteurs. Nous ne sommes jamais aussi fort que lorsque Rio et Vidic sont associés, mais aussi que lorsque Gary Neville ou Rafael apportent sur le côté. Nous ne sommes jamais aussi bons que lorsque Fletcher est en forme. Et nous ne sommes jamais aussi bons que lorsque Rooney joue en pointe. Malgré la forme rayonnante de Berbatov, il me semble que Ferguson fait une erreur monumentale en inversant la position des deux joueurs, pour redonner de la confiance à Rooney. Ce dernier à besoin de jouer au plus haut, d’être proche des buts et des actions, sa présence fait peur aux défenseurs adverses et les obligent à être plus bas. Quand à Berbatov, lui à besoin de se balader dans les espaces libérés par Rooney, de toucher des ballons et d’orienter le jeu, de créer.

L’assise défensive commence par une cohérence offensive et un pressing de nos attaquants. Rooney en 9,5 se retrouve partout sur le terrain, oriente, mais n’est jamais dans la surface. Oui on parle bien du joueur qui a scoré 34 buts l’an passé. Le faire jouer si bas n’est pas un service qu’on lui rend au contraire, son jeu est trop stérile avec notre manque d’impact. Le bloc offensif n’est pas assez concerné par le replacement, et les sauts de concentration viennent déjà de notre bloc offensif qui ne fait pas le travail défensif.

Hier, la défense de Bolton, à part le latéral gauche qui a perdu ses côtes à cause de Nani, s’est régalée, et ne parlons pas de son milieu qui jouait à une console en même temps. Nous avons eu trop d’actions ou Evans et Vidic étaient en un contre un avec Elmander et Davies, il y a de quoi avoir peur hein !!!!! Je n’imagine pas cela face à Higuain et Ronaldo ou Villa et Messi… Ce qui est inquiétant, c’est que nous prenons des buts face à des équipes très faibles comme Fulham, Everton, Liverpool, Bolton, et bien trop de but.  Sans oublier que nous nous déplacerons à Sunderland, Stoke avant d’aller à City… Pas le calendrier le plus simple.

Une course de fond

United est par défaut une équipe qui débute très mal ses saisons. La route est encore longue avant le verdict final. En jouant très mal, et en étant si fébrile, nous ne sommes qu’à trois points des si monstrueux Blues. Un Rio Ferdinand en forme nous fera le plus grand bien, ainsi qu’un Neville, Rafael, voir surtout Wes Brown à droite. Les retours de blessure de Carrick et Anderson vont permettre à Fletcher et Scholes de souffler un peu, mais surtout d’avoir du soutien au milieu, et Rooney finira bien un jour par retrouver cette soif de but qui était sienne l’an passé. Avec un peu de chance, tous ces facteurs seront réunis en même temps et nous pourrons avoir une saison des plus palpitantes. En attendant nos rêves de titre, concentrons nous sur Valence en Ligue des Champions qui ne sera pas un déplacement aisé.

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