Posté le lundi 10 janvier 2011 à 8 h 21 min
Auteur : Thibaut
1999-2005 L’OPA REUSSIE DE LA FAMILLE GLAZER
Manchester United est un club prospère et devient en quelques années le club de football anglais, le plus riche du monde. Un club qui, en 2003-2004, a réalisé un chiffre d’affaires de 169,1 millions de livres et est parvenu à dégager un résultat imposable de 28 millions de livres (soit 16,5 % du chiffre d’affaires). Un cas quasi unique de réussite économique durable dans le secteur du football. Grâce à un contrat en or signé en 2000 avec Nike qui succède à Umbro, le club a externalisé son merchandising, mais reçoit en échange 303 millions de livres assurés sur treize ans et la moitié des bénéfices issus des ventes. Soutenue par 75 millions de supporters revendiqués de par le monde, c’est un énorme potentiel compte tenu des marchés qui restent encore à conquérir : l’Amérique et surtout l’Asie.
Cette potentialité n’ a pas échappé à Malcolm Glazer.
Fils d’un immigré lituanien peu fortuné, Malcolm Glazer grandit à Rochester, dans l’Etat de New York, et commence à travailler à l’âge de huit ans dans la fabrique familiale de pièces détachées pour montres. A la mort de son père en 1943, il prend les commandes de l’affaire et la développe. Avec le succès, il commence à investir son argent, d’abord dans l’immobilier d’entreprise, avant de se diversifier tous azimuts, du poisson aux maisons de retraite en passant par les chaînes de télévisions locales, la restauration rapide, la banque et le pétrole.
Au tournant des années 80, il fonde la holding First Allied, qui chapeaute ses différentes activités et n’est pas cotée en bourse. Au fil des années, il étend son empire immobilier dans 19 Etats américains, principalement dans la moitié est du pays, et amasse personnellement plus d’un milliard de dollars, ce qui le situe à la 278e place du classement 2004 du magazine américain Forbes des plus grandes fortunes mondiales.
Malcolm Glazer fait son entrée dans le sport en rachetant en 1995 le club de football américain des Tampa Bay Buccaneers, une franchise de la célèbre National Football League (NFL). Quatre ans plus tard, le club remporte le Super Bowl, la finale du Championnat, pour la première fois de son histoire. Malcolm Glazer a des visées plus large. Dès les années 2000, il prend des actions à Manchester United à hauteur de 6% et commence à grignoter actions par actions. On commence alors à parler d’OPA. Mais l’actionnaire majoritaire, avec 28,9% des actions est alors la société Cubic Expression, appartenant aux propriétaires irlandais de chevaux de course John Magnier et J.P. McManus. On les dit amis de Ferguson et donc on a conclu attivement qu’ils sont attachés au club mancuniens. Début 2004, l’américain relance les spéculations sur sa prise de Manchester United Plc en portant sa participation au capital de United de 18,25% à 19.17%. En mars, il déclare qu’il n’a pas de plan pour faire une OPA sur United mais les rumeurs courent.
Effectivement, en octobre, Manchester United annonce que Malcolm Glazer Family Limited Partnership possède en réalité, au jour 72 441 888 actions soit environ 27.63% du capitale du club. A ce moment, le nombre total d’actions de Manchester United est de 262,187,628 pour une valeur de 2£75 soit une valeur de 720M£. La famille Glazer entame alors les premières discussions avec Cubic Expression et avec le club. Malcolm Glazer possède alors 25,5%. A partir de 30%, il peut lancer une OPA. L’action passe à 285 pence. Glazer propose l’action à 3£ aux propriétaires de chevaux.
Les supporters sortent du bois et crient « Not for Sale ».
Le risque d’OPA se précise mais le conseil d’administration de Manchester United décrète cette OPA hostile car elle pourrait endetter lourdement le club. En février, la menace se précise. Plus de 6000 supporters manifestent avant le match contre l’AC Milan et envahissent symboliquement le Mégastore.
Des soutiens se manifestent dont Sir Alex Ferguson : « Nous ne voulons pas que le club soit au main de n’importe qui. Shareholders United est une chance. J’invite fortement les fans à les rejoindre », Eric Cantona « Si Glazer met les pieds ici, nous perdrons beaucoup ou Ole Gunnar Solsksjaer « Je suis du côté des supporters et j’estime que le club est pour l’instant dans de bonnes main. »
Pour en finir, le Conseil donne l’ultimatum au 17 mai à Glazer pour faire une offre définitive aux actionnaires, estimant que l’incertitude qui plane n’est pas bonne pour le club. « Nous avons déjà dit que 300 pence par action était un prix raisonnable mais que le plan de reprise et les niveaux d’endettement prévus n’allaient pas dans les intérêts de United », estime à ce moment David Gill, directeur exécutif de MU, lors de la publication des résultats du premier semestre 2004-2005.
Malcom Glazer lance alors mi-mai l’assaut final, par l’intermédiaire de Red Football Group, la structure financière qu’il a crée pour acheter Man utd, un nouvel assaut pour devenir maître du club. Car entre temps, il a fait lâcher prise à Cubic Expression qui réalise une belle plue-value, puis l’entrepreneur Harry Dobson (5% des actions). Détenteur de 76,2 % des actions, il fait une offre d’achat de 300p par action aux actionnaires possédant les 24,2% restant, offre à saisir avant le 13 juin. Glazer espère retirer de la bourse le club le 22 juin. C’est la banque Rotshild qui mène l’OPA pour le compte de Glazer. Les supporters déclarent le deuil en s’appuyant de noir pour la finale de FA Cup contre Arsenal.
David Gill est nommé directeur du club et Fergie reste manager. Les fils de Glazer rentrent au conseil d’administration.
Glazer a emprunté à trois grands fonds de pensions américains: Citadel Horizon, Perry Capital et Och Ziff, lui prêtant 275M£ Si ces fonds de pensions ne sont pas remboursés avant 2010, ils récupéreront l’équivalent en action
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